Fédération du Puy-de-Dôme

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Voies en travaux : des cars au lieu des trains // 2019.03.26

le 26 mars 2019

Voies en travaux : des cars au lieu des trains // 2019.03.26

Les autocars ont repris du service en remplacement des trains TER qui resteront en gare durant toute la durée des travaux programmés par la SNCF, entre Brive et Saint-Denis-les-Martel. L’opération a commencé hier et va perdurer jusqu’au 14 juin, pour permettre le remplacement des composants de la voie (ballast, rails et traverses) ainsi que des opérations de confortement d’ouvrages (ponts et tunnels).

« Ce sont ainsi 28 km de voies qui vont être modernisés en s’appuyant sur un investissement de 13,5 millions d’€. Cela permettra d’offrir un réseau plus performant aux voyageurs, de gagner en confort sur la ligne et d’avoir une régularité du trafic optimisée », précise la direction régionale de la SNCF.
Un chantier qui mobilisera aussi 150 personnes de la société de transport ferroviaire mais aussi d’entreprises extérieures.
La contrepartie, c’est bien sûr une interruption du trafic des trains express régionaux entre Brive et Capdenac. Ce sont donc les lignes Brive-Aurillac qui seront impactées, mais également Brive-Figeac-Rodez.
Un système de remplacement que Guy Constant du Comité de défense et de développement de la ligne SNCF Aurillac-Bretenoux-Biars-Brive ne comprend pas. « Qu’il y ait des travaux, on s’en félicite car les lignes sont en si mauvais état que leur pérennité est en cause. Mais la mise en place de bus n’est pas normale, elle détourne les voyageurs du transport public et donc du train, alors que des solutions pour faire rouler au moins quelques trains pendant les travaux existent. Ces travaux à répétition pour de l’entretien courant ont un impact sur la fréquentation. »
C’est l’argument avancé, samedi, par la préfète du Cantal, pour justifier des opportunités d’investissement. Les défenseurs des lignes ferroviaires du Cantal et du Lot, qu’elle recevait, ont rejoint ce matin-là les 150 manifestants réunis devant la gare d’Aurillac.
Laetitia Bertoni

Organiser son trajet

« Des autocars de remplacement des TER seront donc proposés entre Brive et Capdenac. Pour les trains Intercités, ces cars seront accessibles entre Paris et Rodez/Albi (sans arrêt en gare d’Orléans-Les Aubrais) », préviennent les deux responsables réseaux et mobilité de la SNCF.

Renseignement au 0 800 31 31 31 ou au 36 35 et www.ter.sncf.com/occitanie

Réforme ferroviaire. Loïk Le Floch-Prigent, ancien président de la SNCF, tire à boulets rouges

le 25 mars 2019

Réforme ferroviaire. Loïk Le Floch-Prigent, ancien président de la SNCF, tire à boulets rouges

23 Mars : rassemblement en gare d’Aurillac

le 20 mars 2019

23 Mars : rassemblement en gare d’Aurillac

Samedi 23 Mars à 9h30

Gare SNCF d'AURILLAC

 

Les questions d’écologie sont, à juste titre, de plus en plus présentes dans le débat public actuel (mobilisations importantes dans les marches pour le climat…). L’urgence climatique doit nous amener à repenser nos modèles de production, nos sociétés mais aussi nos modes de déplacements.

 

Les mobilités sont au coeur des débats et des mobilisations qui montent dans tous le pays. La loi LOM est actuellement en cours de débat au Sénat. Bien que nous saluons le travail de concertation de Mme la Ministre Elisabeth BORNE (elle avait d'ailleurs rencontré les acteurs des mobilités dans le département du Cantal), nous craignons que la montagne n’accouche d’une souris au regard des ambitions libérales du gouvernement et de l’idée qu’il se fait de l’aménagement du territoire, de l’écologie et de l’accès au service public pour toutes et tous.

 

Le service public ferroviaire dans le Cantal, fragilisé par différentes réformes, est en difficulté. Les menaces de fermetures de lignes pèsent quotidiennement et l’effort militant considérable des différents comités pluralistes d’usagers du train (dans lesquels les communistes s’engagent) est à saluer. Dernièrement, de nombreux guichets Cantaliens ont fermé leurs portes laissant l’ensemble des usagers du train démunis, sans contact humain pour voyager dans de bonnes conditions. Nous le voyons, les coups portés contre la mobilité ferroviaire sont très lourds pour le département du Cantal et pour le monde rural en général.

 

La ligne SNCF Aurillac Bretenoux Brive est de nouveau menacée d’abord par un refus de la région Auvergne Rhône Alpes d’engager des discussions avec l’Etat pour assurer des travaux sur leur partie de ligne. Sans l’accord de cette région, les régions Occitanie et Nouvelle Aquitaine refusent de financer les travaux déjà prévus de leur coté. Si les travaux de réhabilitation ne sont pas effectués, c’est la fermeture de la ligne.

 

Les communistes du Cantal s’engagent depuis toujours dans cette bataille du rail. Au regard de l’actualité, de l’urgence climatique, nous considérons que le transport ferroviaire doit trouver sa place dans les mobilités du 21ième siècle et qu’il est un transport d’avenir pour répondre aux grands enjeux du siècle.

 

Nous le redisons, le département du Cantal et ses habitants ont le droit à un haut niveau d’accès au ferroviaire pour leurs déplacements.

 

C’est pourquoi, la Fédération du Cantal du PCF appelle à rejoindre le rassemblement organisé par le Comité Pluraliste de Défense et de Promotion des lignes ferroviaires du Cantal de samedi 23 Mars à 9h30 devant la gare SNCF d’AURILLAC

Réunion du Comité d'usagers de la ligne Perpignan-Villefranche

le 16 mars 2019

Réunion du Comité d'usagers de la ligne Perpignan-Villefranche
Salle Joseph de Gelcen
Rue de la Basse (en face la Maison de Retraite)
Prades

Mardi 26 mars à 19h

Ordre du jour :

  • Rencontre avec M.Guy Peix (adjoint chargé des travaux) et Jean Sicart (Chef des services tecniques) au sujet de pôle multimodal.
  • Point sur les diverses démarches.
  • Réflexions sur les actions à mener, 500 jours de fermeture.
  • Questions diverses
     

La voirie du Train jaune se refait une beauté avant l’été

le 15 mars 2019

La voirie du Train jaune se refait une beauté avant l’été

Depuis lundi, des travaux sont en cours sur les voies de la ligne du fameux Train jaune, tant prisé en été par les vacanciers. L’emblème du pays catalan traversera désormais des tunnels rénovés et sécurisés à partir du samedi 6 avril.

L’Indépendant, le 15 mars 2019

Re-nationalisation des autoroutes

le 13 mars 2019

Re-nationalisation des autoroutes

La majorité sénatoriale, avec l'assentiment du gouvernement, a rejeté la proposition de loi des sénatrices et sénateurs du groupe CRCE(1) permettant d'engager la ré-nationalisation des autoroutes.

Alors que le Sénat avait ouvert la brèche avec son refus de privatisation ADP(2), s'appuyant sur l'erreur politique, financière et stratégique que fut la privatisation des concessions par le gouvernement de Villepin, il nage aujourd'hui en pleine contradiction. Pourquoi refuser de s'engager vers la ré-nationalisation des autoroutes si l'on considère qu'il est nécessaire de préserver la maîtrise publique des infrastructures et de ne pas se priver de ressources fort utile notamment pour permettre le financement des infrastructures de transport et leur rénovation, dans le cadre de la transition écologique.

Les autoroutes, comme les aéroports, ont été financées par le fruit de l'impôt donc par l'argent du ,peuple. Nous ne pouvons supporter que les investissements publics soient captés par les intérêts privés d'actionnaires avides de dividendes. Les « gilets jaunes » ne s'y sont pas trompés en organisant des opérations « péages gratuits » : récupérer la maîtrise de ces infrastructures permettra d'en finir avec cette spoliation de l'intérêt général sur le dos d'usagers captifs condamnés à payer toujours plus, véritables vaches à lait d'un secteur sans risque.

Nous considérons que l'État doit reprendre la main et défendre ses intérêts stratégiques de souveraineté et nos concitoyens.

Tout le monde le sait : ces contrats sont tellement bien ficelés qu'ils ne sont pas renégociables. Toute velléité de renforcer les obligations sur les concessionnaires se soldera mécaniquement par des hausses sur les usagers. Il n'y a donc aucune solution dans le cadre contractuel. Pour cette raison, il faut dès maintenant aller jusqu'à la dénonciation de ces contrats. Attendre la fin des concessions laisse en outre le risque de voir ces contrats renégociés  et prolongés à l'infini. Sur tous les bancs, nous avons entendu un seul argument : « trop cher, attendons la fin des concessions ». Nous répondons faux ! Certes ce rachat a un coût mais celui-ci premièrement se négocie, y compris devant les tribunaux pour dénoncer des contrats viciés et déséquilibrés. Mais quand bien même il faudrait réinvestir, la puissance publique peut s'en donner les moyens, y compris parce que se sont les péages qui financeront l'emprunt. Nous trouverons 40 milliards cette année pour financer cette année seulement  le CICE et nous n'aurions pas 50 milliards à investir sur le long terme. L'Espagne s'est engagée dans cette voie, preuve de la faisabilité d'une telle démarche.

Les sénatrices et sénateurs du groupe CRCE(1) regrettent cette occasion manquée. Ils sont déterminés à continuer de proposer la rationalisation des autoroutes, y compris dans le cadre du débat sur la LOM à compter du 19 mars prochain.

José Alséda

(1) : Communiste, Républicain, Citoyen & Écologiste.
(2) ADP : Aéroports de Paris.

Mise en place d'un comité de vigilance ferroviaire // 2019.03.13

le 13 mars 2019

Mise en place d'un comité de vigilance ferroviaire // 2019.03.13

Dans le contexte de l’après réforme de 2018 imposée par le gouvernement, les usagers et cheminots constatent jour après jour ses conséquences : fermetures de lignes de desserte fine du territoire, réduction des horaires d’ouverture des gares, suppression des contrôleurs dans certains trains…Des menaces sérieuses planent sur le service public ferroviaire. Aussi, le vendredi 15 février 2019 s’est tenue une réunion à l’initiative du Secteur CGT des cheminots de la région de Toulouse avec des associations d’usagers et plusieurs partis politiques.

Suite au débat riche, le constat est unanime : nous devons unir nos forces afin de mettre sous vigilance le service public ferroviaire. Aussi, face aux attaques grandissantes contre le service public ferroviaire, l’ensemble des acteurs de ce jour : le Secteur CGT Cheminots de Toulouse, le Parti Communiste, le Parti Socialiste, la France Insoumise, Ensemble, le PCF Comminges, le Partis de Gauche 81, Génération.s, le PCF 46, l’Association CDRIC (Coordination pour la Défense du Rail et de l’Intermodalité en
Comminges/Barousse) et, l’Association pour la réouverture de la ligne ferroviaire Cahors/Capdenac/Figeac, ont décidé de se réunir au sein d’un comité de vigilance ferroviaire sur le périmètre de l’ancienne région Midi-Pyrénées.

Ce comité de vigilance aura notamment pour rôle, dans les semaines et mois à venir de :
➢ Recenser tous les reculs du service public ferroviaire : (fermetures de lignes, de gares, suppressions de dessertes, heures d’ouvertures et fermetures des guichets, la suppression des contrôleurs…) afin de leur donner une visibilité à l’échelon régional,
➢ Recenser les attentes des usagers, les besoins qu’ils expriment et les confronter aux réponses SNCF / État / Autorités Organisatrices,
➢ Faire connaître des contre-propositions issues du travail entre organisations.

Il s’agit d’une première rencontre de ce comité, d’autres seront organisées rapidement. D’ores et déjà, le comité de vigilance décide de mettre en place des réunions de travail dans les territoires, au plus près des usagers en travaillant au rassemblement le plus large (associations d’usagers, élus locaux, partis politiques).

Brive - Aurillac : attention danger ! // 2019.03.12

le 12 mars 2019

Brive - Aurillac : attention danger ! // 2019.03.12

C'est dans un courrier du 4 mars destiné aux parlementaires que deux comités prennent la défense de la ligne ferroviaire Aurillac - Brive. Les comités pluralistes de défense et de promotion des lignes ferroviaires du Cantal ainsi que celui de défense et de développement de la ligne SNCF Aurillac - Bretenoux/Biars - Brive décrivent une «situation très alarmante» qui subit «le désengagement de l'Etat et de la SNCF, entraînant sa détérioration». Ces «défauts d'entretien et de maintenance» ont pour «conséquences directes de nombreuses limitations de vitesse». Ils craignent que «la ligne ferme si aucune décision d'investissement n'est prise à l'horizon 2020-2021». Au croisement des régions Occitanie, Nouvelle-Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes, la ligne «fait l'objet de deux contrats de Plan Etat Région». Certaines parties de la ligne sont en travaux comme celle de Brive - St Denis près Martel. En revanche, le projet de rénovation du «parcours St Denis près Martel - Bretenoux/Biars - Lamativie» n'a toujours pas été accepté. «Si  l’État ne le valide pas avant juin 2019, les travaux seront reportés au-delà de 2020», s'inquiètent les comités suite à un entretien avec Jean-Luc Gibelin, vice-président chargé des Transports en Occitanie. Ils redoutent que le «report des travaux entraîne la fermeture de la ligne». Or, «Edouard Philippe, le Premier ministre, avait annoncé qu'il n'y aurait aucune fermeture». Ils s'adressent donc aux parlementaires du Lot pour se saisir de la situation, à savoir les députés Hugette Tiegna et Aurélien Pradié, les sénateurs Angèle Preville et Jean-Claude Requier, ainsi que leurs homologues du Cantal.

Cheminots. Un combat pour le service public, par Henry Wacsin

le 11 mars 2019

Cheminots. Un combat pour le service public, par Henry Wacsin

Henry Wacsin(*). La bataille ferroviaire est au cœur des luttes actuelles pour le maintien et le développement des services publics sur les territoires, pour ne pas laisser les affaires du monde entre les mains du monde des affaires.

Conduite unitairement par les organisations syndicales, l’action dans le conflit actuel à la SNCF, bien qu’ancrée dans les réalités économiques et sociales du secteur ferroviaire, n’en revêt pas moins une dimension politique incontestable. Elle répond à une attaque frontale du pouvoir en place contre un élément constitutif de la solidarité nationale : le service public. Appuyé sur une verticalité rarement constatée à ce niveau de responsabilité et doté d’une volonté maintes fois affirmée de relancer une construction européenne en panne en faisant de la France un « État start-up », le président Macron s’est engagé dans un processus brutal de « révolution » néolibérale auquel répond le mouvement, syndical par l’action et plusieurs propositions.

L’Europe en roue libre… et sans guidon

La boulimie de quelques anciens dirigeants européens à étendre le périmètre géographique de l’Union, sans lui donner le sens et les moyens démocratiques et politiques de conduire les affaires d’une communauté librement définie et solidaire, a éloigné une part de plus en plus importante de la population européenne du processus de construction communautaire. Le dernier exemple en date est révélé par la situation en Italie, où on a vu se créer un attelage gouvernemental dont le seul liant se résume dans la mise au pilori des structures de l’UE. La multiplication de ce genre de situations est d’autant plus compréhensible que les Européens ne se sentent pas protégés par les différentes instances arcboutées sur des références budgétaires et économiques, et entièrement dévolues aux quelques bénéficiaires de la mondialisation financière, ceux dont notre président dit qu’« ils n’ont pas besoin de gouvernement ».

C’est en effet le contexte idéologique d’austérité budgétaire européen et de création d’un grand marché « libérateur » qui trace les grandes lignes des politiques nationales : libéralisation et privatisation des grands monopoles publics et des services publics, réduction des budgets publics, recours au secteur privé… Principe fondateur de la construction européenne, renforcé à chaque nouveau traité, ceux-ci étant parfois ratifiés sans l’accord des peuples, le recours au grand marché intérieur et à ses extensions internationales noie l’intérêt général dans un grand bouillon où nos cuisiniers néolibéraux en font une réduction pleine d’amertume, somme de quelques gros intérêts particuliers.

L’actualité ferroviaire nous en révèle un avatar supplémentaire. Entamée depuis le milieu des années 1980, notamment avec la ratification du traité de Maastricht, la libéralisation des transports, avec plus particulièrement la déstructuration du secteur ferroviaire, se poursuit à marche forcée sous l’action commune de la Commission et du Parlement européens, mais aussi du Conseil, et donc des États membres. Alliant paresse intellectuelle et manque de courage politique, les gouvernements nationaux successifs ont abandonné toute ambition industrielle et innovatrice pour leurs chemins de fer, et plus généralement pour des services publics, qu’ils réduisent bien souvent à un filet de sécurité. Ils ont en revanche laissé dans les mains de la technostructure bruxelloise l’organisation des lambeaux de solidarités nationales et communautaires. Celles-ci se réalisant aux dépens de la dimension territoriale propre à chaque pays.

Déménagement des territoires et métropolisation

En effet, au prétexte de rationalisation économique et financière, l’actuel pouvoir restructure complètement nos territoires, notamment ruraux, pour affecter les moyens disponibles aux grandes métropoles et à leurs aires d’influence. Une vaste opération de déménagement des territoires est entamée, « délestant » ces derniers de leurs classes, leurs hôpitaux, leurs tribunaux, leurs services préfectoraux et fiscaux, etc. Le sujet des « petites lignes », terme très connoté remplacé depuis au sein de la technostructure SNCF par celui de « lignes d’intérêt local », est la contribution ferroviaire à cette opération. Elle renvoie à une vision de l’organisation de la société qui vise à concentrer l’ensemble des forces productives sur certains sites au seul profit du capital. Celui-ci met ainsi en place, avec l’aide de l’État, les conditions matérielles de concentration des moyens de production, ne rechignant pas à mobiliser les moyens publics -financiers et matériels- pour financer celle-ci (CICE, crédit d’impôt recherche…). Cette opération se double d’une captation rapide des missions actuellement gérées par des structures publiques. Cela soit en s’insérant avec des groupes privés sur des marchés ouverts par la puissance publique (c’est le cas de la réforme ferroviaire actuelle), soit en prenant possession de tout ou partie du capital d’entreprises publiques.

Libéralisation, financiarisation et privatisation des services publics

Ce mouvement de fond, déjà engagé dans d’autres pays, s’appuie sur le principe idéologique de base qui considère la gestion privée plus vertueuse que celle publique et que la concurrence revivifie un secteur d’activité en perte de vitesse. Exemples et contre-exemples existent qui peuvent être portés au débat. Il est d’ailleurs consternant de constater la faiblesse et la partialité des arguments présentés pour porter cet objectif. Celui-ci doit cependant s’extraire de cette fixation opportunément polémique pour examiner la finalité de ces stratégies de libéralisation et de privatisation : la captation d’une rente avec un investissement moindre ! L’ouverture à la concurrence du transport régional de voyageurs, largement financé par des subventions publiques, est de cette dimension. La possibilité de quelques grands acteurs multi nationaux de capter ces contributions financières et de les maximiser en jouant simultanément sur le dumping social et sur l’asymétrie d’informations existant entre l’opérateur et l’autorité organisatrice est un objectif non déclaré des décideurs.

Tous les pays où la concurrence a été introduite dans le ferroviaire ont connu des revers de fortune similaires : augmentation des tarifs pour les usagers et des contributions publiques, abandon de lignes d’aménagement du territoire, report sur le mode routier, remise en cause des garanties collectives des salarié(e)s… Un constat que nous pouvons faire sur d’autres secteurs d’activité, comme l’énergie. C’est également dans cet objet de priorité donnée au privé que l’État a ouvert le capital de EDF et de GDF, a ouvert les autoroutes à des concessions privées, ouvre actuellement à des dispositions similaires Aéroports de Paris, et ne tardera pas à les ouvrir pour Gares et Connexions, service et bientôt filiale, chargée de la gestion, l’exploitation et la maintenance des grandes gares ferroviaires. Ce dernier exemple est symptomatique de ce qu’un sujet d’organisation présenté comme interne à l’entreprise a des interactions fortes sur les politiques d’aménagement urbain. En effet, alors que les collectivités territoriales financent largement le développement et la modernisation des gares, il faudrait laisser à quelques acteurs, souvent d’envergure multinationale et non implantés localement, la gestion et l’utilisation d’installations qui sont des portes d’entrée dans la ville.

Nous avons là un sujet éminemment politique, qui dépasse largement le monde cheminot. Ce sujet n’est pourtant jamais venu dans les différents débats ou présentations médiatiques durant ces dernières semaines où la propriété publique de la SNCF a été réaffirmée sans cesse, mais sans préciser les contours de celle-ci. Gares et Connexions, filiale d’une SNCF Réseau lestée d’une dette qui n’est pour le moment que partiellement reprise, est d’ores et déjà promise à quelques acteurs privés. Il faut par ailleurs préciser que le contexte législatif actuel permet à la puissance publique de céder des parties entières du réseau ferré national à quelques acteurs privés spécialistes des concessions. Plutôt que de traiter de ces sujets qui interrogent notre démocratie, la sphère médiatique, poussée par le pouvoir politique, s’est focalisée sur le statut des cheminots.

Le lien de subordination remplacé par un lien d'allégeance

Le sujet de l’abandon du statut des cheminots s’inscrit dans la poursuite de la réforme du Code du travail, qui a connu un épisode important avec les ordonnances Macron. Mais c’est aussi une pierre lancée dans le jardin des promoteurs du statut des fonctionnaires et des défenseurs de leur indépendance vis-à-vis du pouvoir politique. Derrière cette remise en cause se trouve en fait un vieux projet patronal et du camp conservateur qui est celui de substituer des liens d’allégeance au lien de subordination contrebalancé par des garanties collectives.

Certes, le terme de « lien d’allégeance » n’apparaît jamais dans les expressions. Il est remplacé par des éléments de langage de type novlangue. Une grande publication numérique, Parlons RH, informait ainsi ses lecteurs, le 12 juin 20181, que les recruteurs ne privilégiaient plus les diplômes pour embaucher, leur préférant des compétences comportementales : capacité à s’organiser et à prioriser les tâches, capacité d’organisation et autonomie. L’article se terminant par la phrase suivante : « Les nouveaux talents doivent donc miser sur le développement des compétences comportementales qui les aideront tout au long de leur parcours professionnel, sans un risque d’obsolescence. » Parler d’obsolescence pour des salarié(e)s ne manque pas d’une savoureuse indécence! L’individualisation des conditions sociales et salariales, le recours aux compétences personnelles, le transfert des protections vers le secteur assurantiel au lieu des systèmes de solidarité…, tous ces éléments d’actualité concourent à la construction d’une relation de type vassal/suzerain, très éloignée de nos objectifs syndicaux CGT d’émancipation par le travail en se réappropriant son contenu, son sens, sa finalité. Ce mouvement de fond n’est pas étranger à la conception qu’a notre président de la République de la gestion managériale des affaires publiques.

Une réponse syndicale qui s'inscrit dans le champ politique

Emmanuel Macron a en effet deux piliers sur lesquels il appuie sa politique : l’individu producteur-consommateur et l’entreprise. Entre les deux, rien ne subsiste! Associations, mutuelles, syndicats, l’ensemble des corps intermédiaires constitués sont considérés comme non contributifs à l’intérêt collectif, dont M. Macron se définit comme le seul dépositaire. Retour historique violent en ce qui concerne l’intervention syndicale. Car nous affrontons aujourd’hui un retour mielleux aux dispositions de la loi Le Chapelier, qui, à l’aube de la révolution industrielle, interdisait les regroupements professionnels. L’actuelle remise en cause de l’action collective syndicale est réalisée alors que nous vivons une nouvelle révolution industrielle, numérique, pleine d’inconnues et d’incertitudes, qui nécessite de renforcer les protections solidaires et collectives, par l’intervention des salarié(e)s. C’est tout le sens de la double besogne qui est dans l’ADN de la CGT. L’actuelle situation politique, économique, sociale, environnementale oblige en effet les salarié(e)s à se réapproprier les enjeux d’organisation de la société et des luttes de pouvoir qui s’y déroulent. « Ne pas laisser les affaires du monde au monde des affaires » est une formule déjà utilisée par un dirigeant syndical, mais qui, dans le contexte actuel, trouve sa pertinence renforcée. Lutter pour la transformation sociale tout en oeuvrant à l’accroissement du mieux-être des travailleurs par la réalisation d’améliorations immédiates est cette double besogne que nous portons justement à l’occasion du conflit en cours imposé aux cheminots… et qu’il nous faut élargir. Politiquement, la séquence qui se déroule actuellement a déjà donné des résultats tangibles en termes de qualité des débats tenus avec l’ensemble des cheminots, mais aussi avec la population, pas seulement celle qui utilise le train.

Ces divers déploiements et initiatives ont contribué et contribuent encore à l’élévation de la conscience politique. Ils permettent d’aborder les grands sujets au-delà de la présentation partiale et partielle qui en est faite par les médias, voire par certains appareils politiques qui n’ont pas intérêt à voir s’ouvrir ce genre de débats, préférant le cantonner à la définition des têtes de listes. Toujours dans le conflit en cours, il nous reste maintenant à travailler à l’amélioration immédiate du sort des salarié(e)s. Parce que la grande victoire politique de cette période doit se fixer sur un objectif central : rendre l’espoir.

(*) Henry Wacsin est secrétaire fédéral à la fédération CGT des cheminots.

Pour la gratuité des transports dans le GrandAngoulême, signez la pétition

le 07 mars 2019

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